5 raisons pour lesquelles la thérapie n'a pas "marché" pour vous - 1/5
Non, vous n'êtes pas un « cas désespéré », mais certains éléments ont pu nuire à votre expérience.
La thérapie est souvent présentée comme la solution miracle à tout problème émotionnel (voire physique). Si vous avez déjà quitté une séance de thérapie en vous disant : "Pourquoi ça ne marche pas pour moi ?" je comprends votre frustration. Peut-être que le moment "tout s'éclaire" ne s'est jamais produit. Ou bien, même après que quelque chose s'est ouvert en vous, vous avez l'impression de ne voir aucune amélioration dans votre vie et dans votre état physique.
Alors, il est tentant de se demander si vous n'êtes pas « trop abimé·e » pour être « réparé·e » ou si vos problèmes ne sont pas trop graves pour qu'un professionnel, même qualifié, puisse vous accompagner.
En réalité, ce qui va être aidant est différent pour chacun et ce qui fonctionne pour une personne peut ne pas être efficace pour une autre.
Des collègues et moi avons réuni les 5 raisons les plus courantes de ces déceptions. Nous espérons que ces explications vous éclaireront et vous donneront l’occasion de faire de belles rencontres thérapeutiques.
1. Vous n'avez pas trouvé le type de thérapie le plus efficace
La thérapie est souvent imaginée comme le moment où l'on s'allonge sur un canapé, où l'on se confie et où l'on obtient, comme par magie, toutes les réponses d'un expert. Mais, comme vous l'avez probablement compris, ce n'est pas aussi simple... ni aussi direct.
Un large panel de thérapies orientées verbal ou plus psycho-corporel
Il existe des centaines d'approches, du plus verbal au plus corporel, selon vos aspirations.
Quelques exemples :
Si vous avez besoin de parler, une thérapie verbale peut vous aider à démêler les fils de votre vie.
Si, au contraire, vous percevez vos rendez-vous comme des séances de ressassement improductives, vous pourriez apprécier des approches telles que la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) ou la thérapie comportementale dialectique (TCD), qui mettent l'accent sur l'apprentissage de compétences et de mécanismes d'adaptation applicables.
Si le fait de raconter vos difficultés ne vous aide pas à les surmonter, vous pourriez vous intéresser à la désensibilisation et au retraitement par le mouvement oculaire (EMDR).
Et si vous souhaitez limiter la parole dans votre thérapie, vous pouvez toujours envisager des alternatives comme l’art-thérapie ou les pratiques somatiques comme le shiatsu ou le rebirth.
Vous pouvez aussi aspirer à joindre corps, émotionnel et mental dans une thérapie qui passe par le toucher et la verbalisation comme la somatothérapie en Relation d’Aide par le Toucher.
N'hésitez pas à consulter mon article complémentaire Qu'est-ce que la somatothérapie ?

Une partie des personnes que j’accompagne en somatothérapie vient après une psychothérapie ou une psychanalyse.
Ayant « compris » leur problématique, ils et elles souhaitent « intégrer » ces éléments dans leur corps et sentir libéré·es de leurs cercles vicieux.
Nous définissons ensemble un objectif dans leur vie et dans leur corps qui leur permettra de vérifier qu’ils ont retrouvé de la liberté d’action.
Par exemple, Hélène* avait bien conscience de l’impact des injonctions parentales à être discrète et ne pas faire de vague. Elle devait depuis son enfance et jusqu'à maintenant respect, écoute et soumission à son frère aîné… même quand il avait tort ou était blessant.
Et elle voyait ce schéma se reproduire dans le cadre professionnel, impuissante à en sortir.
Elle a choisi le fait de dire non à son frère comme l’indicateur qui marquerait qu’elle se sent en sécurité et authentique.
Nous avons beaucoup travaillé le bassin, les épaules, le cou. Ses épaules se sont relâchées, ses mâchoires aussi. Des souvenirs sont revenus que nous avons remis à l’endroit.
Elle a senti son bassin bien ancré, ses jambes puissantes. Séance après séance, ça change dans son corps et sa manière de vivre les événements passés, actuels et futurs.
Elle s’est réveillée en pleine nuit en se rendant compte qu’elle avait atteint son objectif. Dans la journée, elle avait dit à son frère qu’elle n’était pas d’accord et qu’il se trompait. Elle piaffait d’impatience de le poser en séance : dire non à son frère était venu naturellement, sans aucune appréhension.
La peur avait laissé la place à la décontraction et la simplicité. Le frère a été surpris, il a grommelé un peu et a dit « oui, peut-être que tu as raison, je ne me souviens plus ».
Hélène continue d’éprouver son nouveau pouvoir de dire « non » / « stop » / « j’ai besoin de »... et des vrais « oui » dans sa famille et son travail.
Elle cesse de se plier en 4 pour être disponible pour tout le monde. Elle retrouve de l’énergie et priorise ce qui a du sens pour elle, libérée de bien des injonctions contradictoires paralysantes. Et surprise : sa carrière se développe, ses chefs la remercient pour sa disponibilité (alors qu'elle se rend moins disponible !) et son engagement (alors qu'elle passe moins de temps, mais plus efficace, sur ses dossiers).

* Prénom modifié